Formation

Il n’y a pas de professions protégées dans le monde politique. Le droit d’éligibilité est (presque) universel, et les fonctions professionnelles sont ouvertes à toutes sortes de profils. Le diplôme de master en sciences juridiques est cependant très répandu dans cet univers car il témoigne de compétences utiles et recherchées.
 

Compétences linguistiques

  • Bilinguisme FR-NL est un atout, en particulier au niveau de l’Autorité fédérale et de la Région de Bruxelles-Capitale.
  • Bilinguisme FR-EN est utile dans certains domaines de la vie politique, les questions économiques et environnementales en particulier.
  • La connaissance d’autres langues est un atout, notamment celle de l’allemand en Région wallonne. Et celle de l’anglais (indispensable) et des principales langues européennes au niveau européen.
 

Milieux professionnels

Le monde politique se compose de différents univers, qui ne se distinguent pas selon les niveaux de pouvoir (de l’UE à la commune) mais plutôt par les types de fonctions à remplir.
Comme indiqué, la fonction d’élu ne repose pas sur un diplôme : elle suppose surtout un engagement dans un parti politique, au sein duquel on fait ses preuves par son implication dans la vie du parti, au niveau local ou autre, et par ses compétences de type professionnel.
De nombreuses fonctions administratives, dont certaines de haut niveau, sont exercées dans les institutions politiques : questeurs, greffiers, traducteurs, secrétariat… Un master en sciences juridiques peut être un atout dans certaines de ces fonctions, mais il faut souvent disposer d’un appui politique pour y accéder.
Les élus sont entourés d’assistants parlementaires (y compris au niveau provincial), qui travaillent sur les dossiers politiques et législatifs et préparent les prises de parole. Les juristes sont nombreux dans ces fonctions et la finalité suivie pendant le master peut être un critère de recrutement, selon les matières traitées par les élus et les commissions parlementaires dans lesquelles ils siègent.
Un autre vivier d’emplois réside dans les cabinets ministériels (ou, au niveau local, les cabinets des bourgmestres, échevins, députés provinciaux, gouverneurs de province…), qui s’attachent la collaboration de spécialistes dans chacun des domaines d’action de chaque membre d’un exécutif. Les compétences juridiques y sont appréciées pour préparer des projets de loi, rédiger des notes d’expertise, assurer le lien avec l’administration… Mais l’entrée dans un cabinet suppose, le plus souvent, un engagement préalable dans le parti du ministre concerné ou dans l’univers associatif qui en est proche : il faut s’être rendu visible.
Autour des partis politiques gravitent un certain nombre d’associations plus ou moins proches, qui recrutent sur la base d’une affinité politique mais aussi de compétences professionnelles : associations de financement des partis, centres d’études, cellules de communication, associations culturelles ou d’éducation permanente… Au plus le lien entre l’association et le parti est étroit, au plus l’engagement au sein du parti est un atout. Mais les compétences professionnelles sont également déterminantes, et, dans cet univers aussi, l’expertise des juristes est appréciée, surtout si elle s’accompagne de connaissances et d’une implication dans les enjeux de société prioritaires pour le parti ou pour l’association.
 

Caractéristiques des tâches et profil type des collaborateurs

Si la vie politique est assez prévisible au niveau provincial, à tous les autres niveaux de pouvoir elle se caractérise par l’urgence et la réactivité : les dossiers en cours sont nombreux, les tractations sont permanentes, les interpellations parlementaires et l’actualité médiatique exigent des réactions rapides… Les principales tâches tournent autour de la recherche et du traitement de l’information, de la rédaction de notes de synthèse, du conseil et de la négociation. Mais elles sont surtout caractérisées par l’urgence, la diversité et la flexibilité : les horaires sont flexibles et variables et, surtout dans les cabinets ministériels, une implication sans limite peut être attendue (puis récompensée par un appui apporté pour la suite de la carrière…).
Le profil type à présenter est donc un mixte d’expertise et d’engagement, accompagné de souplesse et de disponibilité (même si la conciliation avec la vie de famille est davantage prise en considération que par le passé). Parmi les principales compétences attendues, on peut citer les capacités de recherche et de synthèse, les qualités rédactionnelles, la gestion des négociations et des conflits — et, dans un autre registre, la loyauté.
Les candidatures sont généralement spontanées (il y a assez peu d’offres publiques d’emploi), et les recommandations par ou auprès des responsables en place jouent un rôle important.
Les perspectives de rémunération sont variables, bonnes dans l’ensemble, mais souvent déterminées par des normes générales et dépendant de la fonction et de la structure professionnelle.
 

Atouts et difficultés du milieu professionnel

Le monde politique offre des carrières stimulantes au plan intellectuel, avec de nombreuses possibilités de progresser ou de bifurquer vers des institutions proches. Le contact humain y joue un rôle essentiel, les missions sont variées, des résultats concrets peuvent être obtenus (mais les rapports de force peuvent être frustrants quand on est du côté de l’opposition). Si l’on fait toujours partie d’une équipe, les responsabilités peuvent être individuelles (forte division du travail en fonction des domaines d’expertise).
Cet univers peut être dur et il est compétitif. La charge mentale est importante, la flexibilité souvent maximale, une grande disponibilité est requise. Et la liberté est loin d’être totale sur le plan intellectuel : il y a presque toujours une autorité ou une ligne politique à respecter. Un certain degré d’adhésion au parti dont on dépend est donc requis pour éviter une crise de sens, et le turn-over est fréquent dans les fonctions les plus exposées (cabinets ministériels en particulier).
 
Mis à jour le 30 mai 2023